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Journal d'école
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9 décembre 2014

Accueil personnalisé des élèves

Accueillir les élèves est une chose qui ne va pas de soi. Interviennent le profil des élèves, le moment de la journée, l’humeur du temps et celle du prof. Le début de semaine, un lundi matin d’hiver est encore moins évident.

Pourtant, hier, dans la Nièvre, on a eu une idée, une sorte d’accueil personnalisé comme on ne le croyait plus possible : à 8 heures du matin, 15 cars scolaires ont été arrêtés par les gendarmes et leurs chiens, 450 collégiens et lycéens flairés à leur descente du car. Pour un résultat époustouflant : quatre d’entre eux ont dû reconnaître qu’ils avaient fumé un joint pendant le week-end. Les gros malins : s’ils s’étaient saoulés au beaujolais nouveau comme les grandes personnes, on ne leur aurait rien dit. Il est vrai qu’ils en auraient été plus malades.

De la part des gendarmes, rien de nouveau : les quatre élèves en question leur auront permis d’augmenter leurs statistiques d’élucidation et d’arrondir leur fin de mois. Le procureur de la république, quant à lui, à l’origine de l’opération à grand spectacle, s’assure la bienveillance de sa hiérarchie. Gendarmes et procureur n’avaient d’ailleurs pas manqué d’inviter la presse, afin d’immortaliser ce grand moment où le maintien de l’ordre donne le meilleur de lui-même. Même si la France reste le seul pays au monde où la traque du cannabis dans le cartable des collégiens fait figure d’impératif politique.

Plus gênante, quand même, la compromission de l’EN avec cette pitrerie : on imagine mal que les chefs d’établissement n’aient pas été sollicités dans sa mise en œuvre. Droits dans leurs bottes, mais nuque courbe devant les caprices, même les pires, de l’autorité, cherchant à faire passer pour de l’éducation ce qui n’est qu’une humiliation brutale et gratuite des élèves dont ils ont la charge. Quant aux profs, comme d’habitude, ils regardaient ailleurs.  

Un épisode, un de plus, qui rappelle l’époque Sarkozy : le changement, ce n’est toujours pas maintenant.

Sansdrogue varzy

 

B. Girard

 

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Commentaires
M
Et cette opération est lamentable. Une honte. On est bien d'accord.
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M
Pas de souci, il y avait un zeste de malice dans ma remarque. Ne vous trompez pas de cible. Tous les professeurs ne regardent pas ailleurs, la preuve, vous ne le faites pas. Il en est de même pour les principaux et leurs adjoints. Si je puis me permettre, pour ma part, j'imagine très bien que le principal en question soit pris au piège, même pas informé, ou au mieux informé au dernier moment. J'aurais pas aimé être à sa place.
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B
Croyez-vous sincèrement que ce soit l’intention de cette note de blog ? Au cours de toutes ces années, je n’ai jamais entendu une voix s’élever, ni chez les chefs d’établissement ni chez les profs (dont je fais partie) pour dénoncer ce type d’intervention policière que je juge d’une brutalité inouïe et au demeurant complètement contre-productive au regard du but recherché : car quand même, essayez un peu de vous mettre à la place de ces élèves, dont certains sont encore des enfants, rudoyés à leur descente du car, flairés par des chiens, considérés comme des délinquants potentiels, et présentés comme tels par une presse malsaine. Au fait, qui les a invités les journalistes ? Ils n’étaient quand même pas là par hasard. S’agit-il réellement d’informer ou plutôt de flatter le voyeurisme du public ? <br /> <br /> Quelles que soient les raisons invoquées par les instigateurs de cette opération, jamais des adultes n’auront raison d’instiller la peur et la honte chez des jeunes dont ils ont la responsabilité. <br /> <br /> Ceci étant dit, puisque je n’imagine pas un seul instant que fassiez partie des chefs d’établissement concernés par cette affaire, je regrette sincèrement que vous ayez pu prendre pour votre compte des critiques qui ne vous étaient pas personnellement adressées.
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M
Vous voulez vexer un chef d'établissement qui vous lit avec intérêt et assiduité, vous avez réussi.
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