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Journal d'école
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9 avril 2015

10 ans

Ce blog a aujourd’hui 10 ans, le bel âge pour un enfant ; pour un blog, je ne sais pas. Ouvert un peu par hasard à la grande époque des blogs, il s’est maintenu dans sa forme d’origine - en dehors des réseaux sociaux, à l’écart de Twitter et de Facebook – parce que j’ai toujours souhaité lui conserver le principe d’un « journal », au sens premier du terme, une sorte de mémoire chronologique n’ayant pas d’autre ambition que celle de faire connaître et si possible partager des convictions, des réflexions, sur des sujets qui me tiennent à cœur. Une sorte d’exutoire également, tellement l’actualité peut être pesante.

Par la force des choses, mes lecteurs sont nettement moins nombreux qu’il y a dix ans – je ne sais si certains continuent à suivre depuis le début – et Journal d’école n’est plus le lieu de débats qu’il était un moment, les discussions ayant migré vers le Journal d’un prof d’histoire ouvert en septembre 2012 sur Rue89. Et puis, on se lasse sans doute un peu…

Des 1203 messages postés sur ce blog, je n’en ai effacé aucun. De façon très significative, le premier d’entre eux, en date du 9 avril 2005, traitait de la Marseillaise à l’école, qu’un amendement inclus dans la loi d’orientation (Fillon) rendait obligatoire. « Pour ce qui me concerne – écrivais-je alors - avec ma grande naïveté et mon ignorance profonde du passé, je n’ai encore jamais compris ce que les nations et les hymnes qui leur servent de cantiques ont pu apporter d’autre aux siècles passés (et au nôtre encore !) que des peurs, des haines et des guerres (…) » Dix ans et six ministres plus tard, il se trouve encore des politiciens, quasi unanimes, ainsi qu’une large partie de l’opinion pour croire aux vertus éducatives des symboles nationaux. La tentative opiniâtre d’une institutrice aura–t-elle, dans dix ans fait bouger les choses, malgré les blocages et les obsessions ?

Plus généralement, on est bien obligé de reconnaître que l’école d’aujourd’hui n’est guère différente de celle d’il y a dix ans, les propositions même les plus timides, déclenchant une opposition bruyante et systématique, hors de proportion, où se retrouvent les partis politiques les plus réactionnaires et des enseignants s’affichant « de gauche », comme on le voit ces jours-ci encore avec la réforme du collège. Mais qu’est-ce au juste qu’être de gauche aujourd’hui ? Une petite note d’optimisme, néanmoins, avec les initiatives personnelles, modestes mais déterminées, lancées au niveau des établissements, du terrain, par des collègues, des mouvements éducatifs ou pédagogiques, lassés d’attendre un changement venu d’en haut et qui n’arrivera sans doute jamais. Pour que, dans dix ans, l’école n’ait pas fait un grand bond en arrière comme on peut le redouter. Et avec l'école, toute la société qui, ces derniers temps, semble décidément s'engager sur de bien mauvais chemins.

Merci en tout cas aux visiteurs, fidèles ou de passage, anciens ou nouveaux, qui prennent de temps en temps le chemin ce blog.

 

B. Girard

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