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Journal d'école
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22 décembre 2015

Les bouffons de la république

En validant les assignations à résidence, le Conseil constitutionnel a surtout montré le peu de cas qu’il faisait de l’état de droit. Ce n’est pas une surprise. Un conseil dont les membres sont nommés par le chef de l’état et les présidents des deux assemblées, un conseil présidé par un ancien ministre de l'Intérieur, un conseil où siègent les anciens présidents de la république, un conseil dont la seule préoccupation avérée est la défense d'une constitution qui nous vient en droite ligne de ce qu'il faut bien appeler un putsch militaire (1958), que fallait-il sérieusement attendre d'une institution qu'on n'a jamais vu prendre une seule fois dans toute son histoire, la défense des droits de l'homme et des citoyens. Nommés par le pouvoir politique, ils sont au service du pouvoir politique.

La décision que vient de rendre le conseil confirme  à quel point les institutions de ce pays sont confisquées par une caste qui s'auto-entretient et rend impossible tout changement. Depuis un mois, prétextant la menace terroriste, c’est contre ses propres adversaires politiques que l'état use de violence – arrestations arbitraires, interdictions non moins arbitraires et brutales de manifester -  et c'est cette violence d'état que le conseil constitutionnel vient de légitimer. Une France à sinistre figure. D’où cette question :  si une majorité de l’opinion, largement conditionnée, se soumet comme elle l’a toujours fait, quelle solution reste-t-il pour les autres, ceux qui ne se soumettent pas ?

 

B. Girard

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