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Journal d'école
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17 mars 2019

Gilets jaunes, cagoules et Mediapart (suite)

Confondre dans un même article les marcheurs pour le climat et les enragés en gilets jaunes, il fallait oser et Mediapart a osé. Dans les manifs des marcheurs, quelques gilets jaunes isolés, cela suffit à Mdp pour donner l’image d’un mouvement de masse quand il est évident que les gj ne sont représentatifs que d’eux-mêmes. Effarant de voir avec quelle complaisance Mdp peut manipuler l’information et chercher à tromper ses lecteurs.

Gilets jaunes et cagoules, portraits du Che et étendards identitaires omniprésents : les rapprochements symboliques ne dérangent manifestement pas les participants aux traditionnels et tristes carnavals du samedi après-midi (on n’emploiera pas le mot « manifestation » par respect pour les centaines de milliers de manifestants descendus pacifiquement dans les rues pour le climat). Car c’est un fait : une nouvelle fois, l’« insurrection populaire » annoncée par les leaders révolutionnaires Drouet et Nicolle a tourné à la sinistre farce. Violences gratuites et criminelles, toujours plus gratuites et criminelles à mesure que le nombre de participants se réduit (quelques dizaines de milliers de participants dans un pays de 67 millions d’habitants), rendant toujours plus évidente la supercherie pourtant dénoncée dès le départ qui consistait à faire des gilets jaunes l’émanation du peuple et à voir dans leur violence la conséquence d’une « violence sociale ». C’est d’ailleurs la ligne éditoriale de Mediapart depuis plusieurs mois.

Poussée d’adrénaline, pulsion destructrice pour tout ce qui se trouve sur leur passage (y compris les femmes et les enfants qui ont le malheur d’habiter à proximité d’une banque), pillages, incendies : on est là d’abord pour se faire plaisir. Pour ce qui est de l’objectif politique, il vaut mieux ne pas trop demander. A la limite, renverser les dirigeants mais sans se préoccuper de la suite. Car si les nervis d’extrême-droite ont pleinement conscience de leur objectif et y travaillent activement, ceux d’extrême-gauche n’ont encore jamais dû réfléchir à la question, il ne faut pas leur demander l’impossible : dans un pays où les derniers sondages d’opinion pour les Européennes donnent dans les 70 % des voix à la droite et à l’extrême-droite, il n’est pas nécessaire d’avoir lu les œuvres complètes de Lénine pour savoir qui tirera les marrons du feu.

Mais on peut continuer à s’amuser, à se défouler et, pour Mediapart, à s’enfoncer dans le déni. Déni, comme, à nouveau, la une de ce soir qui voit Mdp amalgamer dans une même cause les marcheurs pour le climat et les gilets jaunes. Pure invention mais dans la logique de la ligne éditoriale adoptée par Mdp depuis plusieurs mois autour de la convergence des luttes. Or, de convergence entre les mouvements sociaux et les gj, il n’y en a pas eu. Nullement décontenancé, avec une mauvaise foi qui dépasse l’entendement, Mdp est allé chercher l’illustration de cette convergence… à La Roche-sur-Yon, où, pourtant, il apparait clairement que les gj étaient ultra-minoritaires dans la manif pour le climat (voir le reportage de Ouest France). Une manipulation digne de l’Huma de l’époque Marchais… Mais jusqu’où tombera Mediapart ?

 

Mise à jour (17/03/2019, 12 h). Dans un commentaire posté sur le site du journal, Stéphane Alliès, journaliste à Mediapart, me compare à Trump. C'est ennuyeux... Ma réponse :

Traiter les journalistes de Mdp de « manipulateurs et d’auteurs de fake news » ? Jusqu’à présent, je ne l’ai jamais fait mais la nature et la teneur de votre commentaire vont peut-être m’y pousser.  Les reproches qu’un abonné a le droit d’adresser à Mdp sont d’avoir fait le choix d’un positionnement éditorial exclusif qui interdit tout esprit critique sur les gj (il suffit de se reporter au dossier de 190 articles : tous vont dans le même sens) : silence de Mdp  sur la violence comme moyen d’action politique, sur la composante identitaire majeure du mouvement, sur les violences antisémites dont certains gj se sont rendus coupables, silence sur l’absence de projet social cohérent et crédible (contre les impôts mais pour les services publics), fantasme lancinant sur une convergence des luttes dont on n’a jamais vu la couleur, rien non plus sur l’impasse du projet politique d’un mouvement dont 40 % des adhérents s’affichent comme proches de l’extrême-droite et dans un pays où 70 % des électeurs votent pour la droite ou l’extrême-droite. Donc une information partielle, partiale et tronquée.

Votre « vision du journalisme » était celle d’un journalisme engagé (c’était la raison de mon abonnement). Aujourd’hui vous pratiquez un journalisme partisan, au service d’une mouvance qui a fait le choix de la violence et de l’intimidation comme moyens d’action.

Pour ce qui me concerne, je me suis toujours bien gardé d’user de critiques personnelles à l’encontre de ses journalistes. Mais lorsque, dans votre commentaire, en assimilant l’un de vos abonnés à Trump, en usant de l’injure personnelle, d’une dialectique typique des extrêmes droites et gauches, ce faisant, vous ne respectez plus les règles du débat démocratique, ni même de la simple bienséance. Et là, c’est juste un peu sordide.

 

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