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Journal d'école
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12 septembre 2020

Entre cabotinage nombriliste et tentation totalitaire : deux ans de gilets jaunes...

Mode opératoire habituel chez les gilets jaunes : des rassemblements microscopiques (quelques milliers pour toute la France, l’équivalent de la rave-party du week-end dans la région nantaise), largement et complaisamment relayés par toute la presse (notamment régionale) pour qui vingt gilets jaunes sur un rond-point constituent une « mobilisation », rassemblements qui resteraient confidentiels s’ils n’étaient accompagnés des violences qui accompagnent le mouvement depuis sa naissance. Avec ce slogan, qui est la marque du degré zéro de la politique : « on est toujours là… » On ne leur demandera pas pourquoi ils sont là : pour les gilets jaunes, il ne s’agit pas de revendiquer, d’exposer un projet, un programme mais de se défouler, de se faire voir, de s’afficher mais aussi, pour un certain nombre d’entre eux, de vandaliser, de faire peur, d’intimider. En la matière, on ne pourra faire pire que ces gilets jaunes qui, en dignes émules des frères Kouachi, annonçaient vouloir « exploser » (sic) les journaux qui n’allaient pas dans leur sens. Une menace que n’ont sans doute pas relevé Mediapart ainsi qu’une certaine presse dite « indépendante » que l’épisode gilets jaunes a fait dériver vers un populisme débridé et la compromission avec toute une mouvance liée à l’extrême-droite. Car aujourd’hui comme hier, ce sont bien les symboles identitaires qui accompagnent ces rassemblements et l’agressivité avec laquelle ils se réclament du « peuple » ne laisse guère de doute sur la nature du régime vers lequel ils penchent.

Même complaisance affligeante, également, de la Ligue des droits de l’homme dont l’aveuglement constant aura déconcerté plus d’un parmi ses sympathisants.

Reste que si ces manifs devaient démontrer et confirmer quelque chose c’est surtout l’abîme qui existe entre les gilets jaunes et le monde réel. Un mouvement dont les zélateurs ont oublié qu’il est né de la contestation des taxes et des impôts (et des limitations de vitesse…), de l’administration, des services publics, de l’état, d’une certaine forme de solidarité sociale dont la crise sanitaire a montré toute l’utilité. Difficile de croire aux slogans des gilets jaunes sur le manque de personnel dans les hôpitaux, quand ces mêmes gilets jaunes faisaient des fonctionnaires l’une de leurs cibles privilégiées ; difficile de prendre au sérieux leur revendication d’une démocratie proche des gens quand ils désignent à la vindicte populaire les élus locaux dont la plupart se sont tant investis tout au long d’une période difficile ; difficile de croire à leurs leçons de morale sur la solidarité quand ils ont eux-mêmes brillé par leur absence alors que partout autour d’eux fleurissaient des initiatives individuelles ou collectives, souvent modestes et discrètes, au service de ceux qui avaient le plus à souffrir durant la période de confinement. Une forme d’engagement fondé sur la croyance que l’action politique ne se réduit pas aux sempiternels discours qui tournent à vide, au bruit, aux éclats de rue mais qui requiert une responsabilisation personnelle trop souvent déconsidérée dans un pays où la sacralisation de la république conduit à l’infantilisation des citoyens. Des citoyens qui ont parfois tendance à transférer aux institutions actuelles le pouvoir des anciens rois thaumaturges…

La revendication démocratique ? Le mouvement social ? La révolution ? Pour un gilet jaune, il s’agit de se dégourdir les jambes le samedi de 14 à 16h, éventuellement de brûler quelques poubelles avant de rentrer tranquillement chez soi, les médias,  quelques intellectuels à œillère, des organisations dites alternatives (mais regardant toujours dans la même direction) à la mode assurant le service après-vente.

« Entre cabotinage nombriliste et tentation totalitaire : un an de gilets jaunes » C’était le titre d’une note de blog il y a un an. Confirmation un an plus tard…

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