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Journal d'école
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14 décembre 2020

De Peillon 2012 à Peillon 2020 : grand écart et mémoire courte

« Le républicanisme qui sert aujourd’hui de drapeau aux forces les plus réactionnaires n’a plus rien à voir avec la doctrine républicaine. Il en prend même souvent l’exact contrepied et, sous son couvert, continue de la combattre. Mais si on a pu en arriver là, si l’extrême droite française peut récupérer sans vergogne le vocabulaire républicain, par exemple les mots de «laïcité» ou de «patriotisme», c’est qu’un certain nombre de prétendus républicains, de gauche comme de droite, lui ont préparé le terrain en faisant du républicanisme une idéologie identitaire, nationaliste, intolérante, antireligieuse, antidémocratique et antilibérale. »

Certes, tout cela est très juste. Il paraît que c’est de la plume d’un certain Vincent Peillon. Enfin le Vincent Peillon de 2020. Parce que, dans une vie antérieure, en 2012-2013, sur le même sujet, le même Vincent Peillon écrivait tout autre chose. Il est vrai qu’il était alors ministre de l’Education nationale.

Extraits :

« La morale laïque, c’est (…) distinguer le bien du mal. (…) Il faut assumer que l’école exerce un pouvoir spirituel dans la société (…). Le redressement de la France doit être intellectuel et moral (…). Nous avons besoin d’un réarmement moral »

« Il faut enseigner le devoir, le respect, la notion de personne, la morale commune. Il faut assumer ce que nous avons en commun. L’école instruit mais elle construit aussi, autour des valeurs de la République, liberté, égalité, fraternité et laïcité !»  Mais pour qui donc la liberté, l’égalité et la fraternité et de quelle valeurs la république peut-elle s’enorgueillir quand elle respecte aussi peu certaines de ses obligations les plus élémentaires ? »

« Nous devons aimer notre patrie (…) Apprendre notre hymne national me semble une chose évidente.  »

Les faits allaient suivre : leçons de morale laïque dans les programmes officiels, Marseillaise obligatoire à tous les étages de la scolarité, drapeau au fronton des écoles. Des décisions et des déclarations qui ouvraient la voie à la surenchère identitaire dont l’école allait être victime, notamment à la suite des attentats de 2015, avec la mise en accusation de l’école mais aussi, collectivement, de tous les élèves, dès lors soumis, comme le réclamait le ministre à un « redressement… à un réarmement moral ».

Si l’école aujourd’hui est submergée par un « républicanisme… identitaire, nationaliste, intolérant, antireligieux, antidémocratique, antilibéral », Peillon – mais d’autres avant et après lui – a bien tenu le rôle d’un apprenti sorcier.

 

 

 

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Commentaires
B
Merci. Pas spécialement sur Stanislas. Quel que soit le réseau auquel l'école se réfère, son objectif n'a jamais été l'émancipation ni même la liberté basique des élèves ; c'est bien le problème. Les droits de l'élève, si tant est qu'ils existent, sont toujours venus de l'extérieur, concédés du bout des lèvres par un système éducatif qui aujourd'hui encore, a toujours du mal avec ce principe.
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B
L'école n'a pas à dire le bien et le mal mais le légal et l'illégal. L'enseignement des principes du droit serait bien plus utile. Mais encore faudrait-il que l'école cesse d'être un lieu de non-droit.<br /> <br /> Est-ce que vous écrirez un billet sur Stanislas ?
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