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Journal d'école
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7 novembre 2005

C'est la police qui fait problème

Bon, on peut bien dire tout ce qu’on veut sur les jeunes des banlieues, que ce n’est pas bien malin de brûler la voiture de son voisin ou de saccager l’école de son petit frère, que dans cette France haineuse et trouillarde, ça va de toutes façons se retourner contre eux, qu’on peut faire confiance à la justice pour cogner, il n’empêche que ce qui a mis le feu aux poudres, ce sont les incidents répétés avec la police. Cars de CRS en stationnement permanent dans certains quartiers (sauf comme par hasard là où on a besoin d’eux), contrôles d’identité au faciès, bavures policières à caractère raciste en croissance exponentielle, il n’a pas manqué d’organismes officiels ou officieux – Commission nationale de la déontologie de la sécurité, IGS, mouvements de défense des droits de l’homme – pour tirer la sonnette d’alarme. On sait comment Sarkozy s’est essuyé les pieds sur ces arguments « droits-de-l’hommistes ». Depuis bientôt quatre ans, c’est la police qui fait la loi, qui dicte sa loi, les parlementaires se contentant de donner une apparence « légale » à la volonté des commissariats. L’abrogation de la loi sur la présomption d’innocence, c’est la police qui l’a voulue, la prison pour les mineurs, c’est la police, les pleins pouvoirs sur la rue, c’est la police, les rafles spectaculaires contre les sans-papiers, les prostituées, les gens du voyage, les mal-logés, d’est encore la police, les lois Sarkozy, c’est toujours la police, au point que l’on ne sait plus qui, de Sarkozy ou de la police est l’inspirateur de l’autre.

Tout ceci avec la complaisance, la complicité de l’immense majorité de la classe politique à commencer par celle du PS, taraudé depuis 2002 par la crainte de paraître « laxiste ». Et l’on ne dira rien du cirage de pompes sarkoziennes ou de bottes policières auquel les médias se sont livrés avec délectation.

Donc, on peut bien dire tout ce qu’on veut sur les jeunes des banlieues, il n’empêche, Mesdames et Messieurs les politiques, Mesdames et Messieurs les journalistes, Mesdames et Messieurs tout court, qu’ils sont les premiers depuis trois ans et demi, ces jeunes de banlieues, à pousser un grand coup de gueule contre l’instauration d’un régime policier. Et si l’on trouve qu’ils s’y prennent mal, ces jeunes de banlieues, il n’y avait qu’à le faire entendre avant eux, ce grand coup de gueule.

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