Perdre son honneur ou les élections ?
Les mots sont importants (site qu’on recommande chaleureusement) reprennent un article de Pierre Tévanian écrit au soir du 21 avril 2002, dans lequel l’auteur reprochait à Jospin « en droitisant à outrance ses positions sur l’immigration et l’insécurité [de faire] le choix de perdre son honneur plutôt que les élections », ajoutant que, de toutes façons, le calcul était mauvais : « perdre son honneur ne fait pas gagner les élections ». Rappelant la destruction au bulldozzer d’un foyer de travailleurs immigrés par le maire communiste de Vitry – c’était il y a un quart de siècle – au nom du « seuil de tolérance », Pierre Tévanian pointait la responsabilité de la gauche dans le développement d’un climat pourri débouchant sur ce « séisme prévisible » : Le Pen au second tour. Il rappelait également quelques lignes prophétiques de l’écrivain camerounais Mongo Béti :
’’À mon avis, c’est se bercer d’une très dangereuse illusion que de prêter aux Français quelque capacité ou inclination à accepter le statut de peuple multiracial ou multiculturel. Tout dans l’histoire, les croyances et les moeurs des Français dément une telle espérance. Machiavélisme des dirigeants, abjection des médias, pusillanimité de la bourgeoisie, égoïsme des maîtres à penser depuis la disparition de Sartre, perversion persistante des mythes esclavagistes, et, naturellement, effets de la crise économique, tout se conjugue au contraire pour faire de l’immigration le problème explosif et en quelque sorte providentiel pour les aventuriers. L’évolution récente des communistes français permet de prédire qu’un petit Mussolini mâtiné de Poujade sera tenté tôt ou tard d’y trouver la chance de sa vie’’.
Actualisons un peu le texte : « l’évolution récente des socialistes français... ».
« Un petit Mussolini mâtiné de Poujade », ça se dit comment au féminin ?