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Journal d'école
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2 septembre 2006

Marseillaise , non merci, encore et toujours

Le mensuel « La Classe », – « mensuel pratique des instituteurs et des professeurs des écoles » – publie dans son numéro de rentrée (n° 171, septembre 2006), un dossier sur la Marseillaise à l’école. On peut y relire, entre autres, le texte ci-dessous que les habitués de « Journal d’école » avaient pu découvrir le 30 août 2005 : « La Marseillaise à l’école : non merci ! ».

« Qu’un sang impur abreuve nos sillons (...). Quoi ! Ces cohortes étrangères feraient la loi dans nos foyers ! (...) Tout est soldat pour vous combattre. S’ils tombent, nos jeunes héros, la terre en produit de nouveaux (...). »

En incluant la Marseillaise dans les apprentissages obligatoires de l’école primaire, le gouvernement donne une vision plutôt inquiétante de la formation civique des jeunes, contraire à ce que l’on est en droit d’attendre de l’éducation.

Il ne tient pas compte des réticences, de l’hostilité de nombreux parents qui ne se reconnaissent pas dans la rhétorique brutale et guerrière de l’hymne national et qui, jusqu’à plus ample informé, restent les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants.

La Marseillaise, par la violence et le fanatisme de ses paroles, est en parfaite opposition avec les valeurs de tolérance, de non-violence, de respect des autres, d’ esprit critique, valeurs qui demeurent les fondements de l’éducation et que les enseignants s’évertuent à transmettre à leurs élèves.

On ne peut accepter que, dans un monde où la guerre fait des ravages, chez nous, dans nos écoles, la guerre soit magnifiée par de tout jeunes enfants à qui les programmes scolaires feraient chanter « Aux armes, citoyens », oubliant ainsi les milliers d’enfants qui meurent à cause des armes.

On ne peut accepter, à une époque où le racisme, la xénophobie, le rejet de l’autre constituent une lourde menace pour la vie en société, que l’intégration d’un jeune ne puisse se réaliser que dans une entité nationale qui s’érige sur la distinction entre sang pur et « sang impur » et qui exigerait de ses enfants qu’ils apprennent à verser le « sang impur ». Le rôle de l’école est d’ouvrir sur le monde, non de dresser des barrières artificielles entre les individus.

On ne peut que déplorer que, sur un sujet qui touche au libre-arbitre, à la morale personnelle, le gouvernement ait choisi d’imposer à chacun par la force, de façon règlementaire, une croyance partisane, une sorte de  dogme révélé qu’on ne soumet jamais à la discussion, bafouant ainsi la plus élémentaire des libertés de conscience. Ce faisant, la Marseillaise est contraire au principe fondateur de la république. Son apprentissage obligatoire s’assimile à un bourrage de crâne.

En démocratie, lorsqu’une loi, un règlement heurtent aussi brutalement ceux à qui ils s’adressent, ils perdent toute légitimité. Il est même parfaitement légitime d’y désobéir

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Commentaires
T
le sang impur désignerait les ennemis, Rouget de Lille n'a, à ma connaissance, pas eu vent des théories raciales nazies. Que des connards 1 siècle après lui veulent du sang allemand pur ne le rend pas coupable de paroles "choquantes".<br /> <br /> Lubin, il me semblait que l'honneur de l'historien n'est pas de juger le passé à l'aune des présupposés, valeurs et jugements de son époque.<br /> <br /> mais j'oubliais, vous n'êtes QUE prof d'histoire.
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S
La marseillaise contient évidemment des paroles qui apelle à la violence. Et au dela de ça, c'est biensur toute l'éducation qu'il faut revoir pour former les jeunes, futurs citoyens, à se battre avec des armes qui ne font pas de dégats. J'ai lu un livre de Jean Marie MULLER sur le sujet. Voici qq idées qui en ressortent sur ce lien:<br /> http://camino.canalblog.com/archives/2006/06/03/2668521.html
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L
Ah, tout s'explique : le sang impur n'est pas un sang impur. Juste un souvenir historique à connotation médicale.
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J
Je ne suis pas enseignant, et je tiens de ma la version suivante de ce refrain de ma Grand-mère:<br /> "... qu'un sang impur..."<br /> Le Peuple appelait les aristocrates: "sang bleu",qui est la couleur du sang qui chargé d'impuretés remonte se purifier et prendre sa couleur rouge au contact de l'oxygène dans les poumons. C'était une manière de désigner cette caste coutumière des mariages consanguins qui donnaient naissance à de nombreux enfants malades ou infirmes.<br /> Rien à voir avec le racisme, arrêtez de colporter ce type de clichés dit "de gauche" qui laissent ce chant révolutionnaire entre les mains des pires anti-républicains comme Le Pen
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