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Journal d'école
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29 novembre 2006

Choisir entre sa conscience et le règlement

Comme on s’y attendait, les députés viennent donc de renforcer les pouvoirs du maire dans les questions éducatives. Le maire est dorénavant autorisé à « mettre en œuvre un traitement automatisé de données à caractère personnel, relatives aux enfants en âge scolaire de sa commune ». Ces données sont transmises « par les organismes chargés du versement des prestations familiales, par l’inspecteur d’académie et par le chef d’établissemennt « en cas d’expulsion temporaire ou définitive », ou « lorsqu’un élève inscrit dans un établissement le quitte en cours ou fin d’année » scolaire. Cette nouvelle loi sarkozienne – on ne sait malheureusement pas si ce sera la dernière – est l’aboutissement de toute une campagne destinée à criminaliser la moindre déviance des élèves : aujourd’hui, un élève séchant les cours ou exclu momentanément de son établissement est considéré comme un délinquant. A l’origine de cet amalgame, on trouve bien sûr les politiciens, les médias qui les ont relayés mais aussi une bonne partie des enseignants et des chefs d’établissement qui s’inclinent peureusement ou avec complaisance devant tout ordre venu d’en haut, quelqu’en soient la légitimité ou la justification. 

Pourtant, désobéir n’est pas si terrible que cela. Je suggère pour ma part, lorsque les décrets de loi seront parus,  que les profs, traditionnellement chargés de l’appel des élèves en début de journée, refusent dorénavant de le faire, en en laissant la charge aux seuls chefs d’établissement, qui auront alors à choisir entre leur conscience et le règlement. Merci d’avance à tous ceux qui voudront bien relayer cette proposition.

Dans un domaine très voisin – la police dans les têtes – on recommande instamment de se connecter le plus souvent possible sur le site d’Education sans frontières (voir mes liens à gauche) : les renvois brutaux, dans des conditions scandaleuses, d’enfants sans papiers et de leurs parents se multiplient. Chacun peut envoyer un mail, un fax, passer un coup de fil chez Sarkozy ou ses serviteurs préfectoraux. Juste pour montrer, justement, qu’on fait passer sa conscience personnelle avant la raison d’état.

Car ce pays devient franchement invivable.

« La résistance à l’oppression », c ‘est bien l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, déjà ?

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Commentaires
B
Pour mémoire : ce que vous défendez cela s'appelle du corporatisme, c'est-à-dire une décision prise par un corps qui s'applique à lui-même. Or, la démocratie est tout l'inverse, et Réglo le rappelle très bien : c'est l'ensemble du corps civique (les citoyens) qui vote pour des représentants qui prennent ensuite des décision à la chambre.<br /> <br /> Dans cet édifice, le fonctionnaire est là pour appliquer ces décisions du peuple souverain ou... démissionner parce qu'il n'est pas d'accord.<br /> <br /> On peut aussi ne pas être d'accord sur tout, appliquer parce qu'on est légaliste (ce qui est mon cas) et militer en tant que citoyen pour un changement de politique.<br /> <br /> Quant à la figure rhétorique du "moi, je travaille pour mes élèves", c'est creux comme un arbre mort. Je suis certain que Robien, notre aimé ministre, tient les mêmes discours pour faire passer ses décisions !<br /> <br /> Votre position est incohérente et je vous l'ai déjà dit dans un autre billet (auquel vous n'avez pas répondu par manque d'arguments) : vous voulez votre petit traitement à la fin du mois, mais ce que l'on vous fait faire ne vous plaît pas. Alors, au lieu de démissionner vous venez vous donner bonne conscience sur ce blog en jouant les résistants à l'oppression. Cela s'appelle de la cuistrerie.<br /> <br /> Si vraiment, vous pensez que cet état est totalitaire : entrez en résistance, quitter votre job et lutter contre le fâââscisme.<br /> Mais pour faire cela, il faut du courage.
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L
En tant que prof, je suis d'abord au service de mes élèves : je les aide à grandir, à se former, à acquérir compétences et connaissances. Par contre, je ne suis pas au service des ambitions personnelles d'un ministre ou de politiciens qui confisquent à leur profit la notion de service public. Le principe de la démocratie est que la loi est légitime parce qu'elle est discutée et élaborée en vue de l'intérêt général ; ce n'est pas le cas d'un grand nombre de lois, de décrets, de circulaires, préparés dans l'ombre, dans le secret des cabinets et expédiés dans les établissements sans que les gens, sur le terrain, aient été consultés. Lorsque les enseignants de CP décident, massivement, de ne pas tenir compte de la circulaire de de Robien sur l'apprentissage de la lecture, ils ne sont pas des délinquants, ni même des rebelles, ils veulent simplement montrer à un ministre que c'est lui qui ne respecte plus les principes du service public d'éducation.
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R
Marrant, Lubin, tu es FONCTIONNAIRE ! Ton boulot, ce n'est pas de faire tout ce que tu as envie ou pas envie de faire, c'est d'être au service de l'Etat et d'obéir aux lois et réglements dudit Etat. Ce dernier n'est pas, en dépit de ce que tu écris à longueur de pages une sorte de dictacture dirigée par des Hitler et autres Pinochet de la belle époque. On vote, on obtient une majorité et cette majorité met les lois qu'elle décide en oeuvre. Tu racontes quoi à tes élèves en éducation civique ? L'anarchie comme mode parfait de gouvernement ?<br /> Tu devrais relire les textes régissant ton statut pour t'en souvenir. Que fais-tu dans la fonction publique, cher révolutionnaire ?
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