Un ancien agent d'assurances à la retraite bien mal entouré
15 à 20 minutes de calcul mental par jour à l’école primaire, voilà la nouvelle circulaire annoncée par Robien pour les prochaines semaines. Une machine à signer les circulaires, cet homme. Un homme, dont il faut rappeler qu’il n’est rien d’autre qu’un agent d’assurances à la retraite mais qui prétend, malgré tout, dicter leur façon de faire aux enseignants et dessiner les bases du système éducatif pour des décennies. Méthode bien rodée : dans un chat à Libération (17/01/2007), il soutenait sans aucune gêne que c’était « sa première responsabilité (...) de dire aux enseignants comment ils doivent enseigner », précisant néanmoins qu’il prenait l’opinion des « meilleurs spécialistes, des meilleurs conseillers, des meilleurs experts ». Dans le cas du calcul, notre agent d’assurances affirme s’appuyer sur un avis fourni par une commission de « spécialistes » de l’académie des sciences. Comme tous les gens peu cultivés, Robien aime bien les académiciens – c’est Orsenna qui lui a dicté sa circulaire sur la grammaire – les préférant aux « pédagogistes fumeux » qu’il dénonçait il y a peu, surtout lorsque parmi les « spécialistes » réunis par l’académie en question, se trouve un certain Demailly, par ailleurs président du GRIP, la plus réactionnaire des officines œuvrant au retour de l’école du passé. Demailly, Lafforgue – qui applaudit chaleureusement – Le Bris, Boutonnet, Brighelli et quelques autres, se livrent, grâce à Robien, à un véritable hold-up sur l’école : profitant de l’incompétence d’un ministre qui joue sa carrière personnelle contre le service public d’éducation, ils ont pris le pouvoir. Contrairement à ce qu’affirme l’agent d’assurances, il ne s’est pas entouré des meilleurs experts, des meilleurs spécialistes, des meilleurs conseillers mais des pires. Raison de plus pour considérer ses circulaires comme illégitimes et, sur le terrain, continuer à les ignorer.
Sur un thème voisin, voir aussi dans Le Monde du 22/01/2007 le point de vue de François Dubet dénonçant «l’illusion du conservatisme ».
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