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Journal d'école
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2 juin 2007

Dans un corps sain, un esprit pas vraiment sain

Sur son blog (01/06/2007), Brighelli se livre à un vibrant plaidoyer pour le sport à l’école. Oui mais, attention, pas n’importe quel sport, pas le sport des « ramollis du bulbe et du biceps » qui dirigent l’EN depuis mai 68, pas le  tennis de table ou les sports de gonzesses, non, les sports où l’on transpire, où l’on sue, les sports de mecs quoi. Et de se remémorer avec émotion, pendant ses années de lycée, ces rudes mais franches compétitions entre garçons, où l’on cherchait à se surpasser, ces courses folles autour du stade d’où l’on revenait dans un « joyeux état boueux ». Et qui vous forgeaient des hommes. Son modèle, à Brighelli, c’est la Grèce, non pas l’Athènes décadente et molle dénoncée par Aristophane, où l’éducation virile a laissé place au laxisme et à la débauche mais Sparte, la Sparte de Lycurgue où l’on éduque les petits garçons à coups de fouets : « spartiate un jour, spartiate toujours », proclame-t-il. On sent la nostalgie de la gymnastique à l’ancienne, des fesses juvéniles moulées dans les shorts blancs, de cette blancheur qui fait si bien ressortir les muscles adolescents. Dans cette décadence, ce qui est en cause pour Brighelli, c’est la mixité : en ce temps béni, où les garçons savaient rester à leur place et les filles aussi, la mixité « n’avait pas encore amolli nos esprits en nous persuadant que sentir la sueur est incompatible avec l’épanouissement d’une sexualité exigeante. » Avant d’ajouter, avec cet incommensurable mépris pour les jeunes qui fait la marque de fabrique du maître : « quel pourcentage d’élèves des deux sexes, aujourd’hui, se font dispenser de gymnastique sous les plus légers prétextes ? Ils se feraient dispenser de français et de maths – si seulement ils y transpiraient encore. » Fin de citations.

Ne rions pas, il a raison, Brighelli, le redressement national, le redressement de l’école, se se feront pas sans un redressement des corps. C’est d’ailleurs ce qu’on pouvait lire en 1942 – le bon vieux temps, donc – sous la plume du docteur Fournié, dans L’Homme sain : « Ton corps est un bien national...bientôt, professeurs, médecins...vous contribuerez à donner à notre pays des enfants sains et forts et la France du Maréchal reprendra dans le monde son clair visage, son rayonnement et sa grandeur ».

http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2007/06/01/index.html

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Commentaires
R
Ce texte de Brighelli m'a beaucoup déçu... <br /> <br /> Il ne combat donc le pédagogisme officiel que pour recréer un autre pédagogisme ? Pédagogisme de l'obsession de la "compétition" (au sens libéral du terme), de la promiscuité crasseuse puant la sueur et basé sur des propos désagréables du prof ?<br /> <br /> Qui donc va simplement défendre une idée de l'école où l'on donne des savoirs littéraires, géographiques, historiques, scientifiques ? Savoir donnés par des cours normaux, sans débilités ludiques et "activités" à la noix comme le veulent les uns, ni coups de trique ou remarques cassantes de l'enseignant comme le veulent les autres ?<br /> <br /> Des savoirs dont les élèves font ce qu'ils veulent, des connaissance et des raisonnements permettant de forger l'esprit critique.<br /> <br /> Il faudrait balayer de l'école toutes ces idéologies pourries, et simplement laisser place aux compétences disciplinaires... un rêve de bon sens, mais le bon sens est si peu partagé.
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M
A Lubin: "un commentaire qui n'est pas passé" ne signifie pas plus que cela. Je constatais simplement que mon commentaire n'était pas passé, et je m'excusais par avance d'un éventuel doublon au cas où il aurait été publié plus tard (ça arrive sur certains blogs). Au fait "Des preuves SVP", ça fait très vieux maître d'école autoritaire, version IIIème République, comme remarque. Retour du refoulé?<br /> "Pour ce qui est des "allusions douteuses à ce qui ressemblerait fort à de la pédophilie", là effectivement, c'est le genre de message que je me sens autorisé à supprimer." Plutôt que de supprimer mon message, tant qu'à faire, c'est plutôt votre post qu'il faudrait amender. Parce que le genre de sous-entendus auquel vous vous y livrez, c'est moralement discutable, mais c'est surtout à la limite de la diffamation.
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M
Je trouve que le billet de JPB ne parle pas du culte du corps, mais plutôt de l'esprit de compétition, et du dépassement de soi, qui, selon lui, seraient en passe de disparaitre de l'école, pour etre remplacées par un nivellement par le bas. <br /> En somme, c'est son point de vue habituel appliqué à l'EPS. Il aurait été plus interessant de montrer la vacuité de ce point de vue que de lui faire un -à mon avis- faux procès.
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V
par le fait qu'il pense que le depassement de soi (ok) et la competition ("vouloir etre le meilleur") soit une valeur fondamentale!
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V
Mon cher Meles, les temps sont durs, j'ai eu le même malaise à la lecture de : <br /> "On sent la nostalgie de la gymnastique à l’ancienne, des fesses juvéniles moulées dans les shorts blancs, de cette blancheur qui fait si bien ressortir les muscles adolescents."<br /> <br /> Comme je ne crains pas une nouvelle "interdiction", je me permets de souligner ce passage qui est sans doute ce qu'un pédagogue appelle un "argument" ?
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