Dans un corps sain, un esprit pas vraiment sain
Sur son blog (01/06/2007), Brighelli se livre à un vibrant plaidoyer pour le sport à l’école. Oui mais, attention, pas n’importe quel sport, pas le sport des « ramollis du bulbe et du biceps » qui dirigent l’EN depuis mai 68, pas le tennis de table ou les sports de gonzesses, non, les sports où l’on transpire, où l’on sue, les sports de mecs quoi. Et de se remémorer avec émotion, pendant ses années de lycée, ces rudes mais franches compétitions entre garçons, où l’on cherchait à se surpasser, ces courses folles autour du stade d’où l’on revenait dans un « joyeux état boueux ». Et qui vous forgeaient des hommes. Son modèle, à Brighelli, c’est la Grèce, non pas l’Athènes décadente et molle dénoncée par Aristophane, où l’éducation virile a laissé place au laxisme et à la débauche mais Sparte, la Sparte de Lycurgue où l’on éduque les petits garçons à coups de fouets : « spartiate un jour, spartiate toujours », proclame-t-il. On sent la nostalgie de la gymnastique à l’ancienne, des fesses juvéniles moulées dans les shorts blancs, de cette blancheur qui fait si bien ressortir les muscles adolescents. Dans cette décadence, ce qui est en cause pour Brighelli, c’est la mixité : en ce temps béni, où les garçons savaient rester à leur place et les filles aussi, la mixité « n’avait pas encore amolli nos esprits en nous persuadant que sentir la sueur est incompatible avec l’épanouissement d’une sexualité exigeante. » Avant d’ajouter, avec cet incommensurable mépris pour les jeunes qui fait la marque de fabrique du maître : « quel pourcentage d’élèves des deux sexes, aujourd’hui, se font dispenser de gymnastique sous les plus légers prétextes ? Ils se feraient dispenser de français et de maths – si seulement ils y transpiraient encore. » Fin de citations.
Ne rions pas, il a raison, Brighelli, le redressement national, le redressement de l’école, se se feront pas sans un redressement des corps. C’est d’ailleurs ce qu’on pouvait lire en 1942 – le bon vieux temps, donc – sous la plume du docteur Fournié, dans L’Homme sain : « Ton corps est un bien national...bientôt, professeurs, médecins...vous contribuerez à donner à notre pays des enfants sains et forts et la France du Maréchal reprendra dans le monde son clair visage, son rayonnement et sa grandeur ».
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