Fichage
Le directeur du service scientifique de Scotland Yard se dit favorable à la création d’un fichier ADN pour les enfants dès l’âge de 5 ans afin, affirme-t-il d’ « identifier les gens avant qu’ils commettent un délit ». Guillaume Pigeard de Gurbert, qui rapporte l’info sur son Libéblog, « 24 heures Philo », rappelle qu’au Royaume Uni, près d’1,5 million jeunes entre 10 et 18 ans sont déjà génétiquement fichés. En France, on y arrive : on se souvient de cet inénarrable rapport de l’Inserm préconisant la détection de la délinquance chez les enfants de 3 ans et des déclarations de Sarkozy sur la prédisposition génétique à la pédophilie. Délires à mettre également en rapport avec la récente loi sur la rétention de sûreté permettant de jeter en prison tout individu suspecté de pouvoir commettre un crime.
Les enfants, les élèves, sont à l’évidence une cible de choix dans la croisade sécuritaire où le marquage, le traçage dès la naissance prennent le pas sur tout le reste. Dans un domaine voisin, on a beaucoup parlé ces derniers temps d’une enquête commanditée par l’Education nationale sur 35 000 collégiens, soumis, eux et leur famille, à un questionnaire véritablement inquisitorial avec intrusion dans la vie privée. Dans mon collège, comme dans beaucoup d’autres manifestement, la seule élève sélectionnée porte un nom à consonance étrangère. Mais ce n’est sans doute qu’un hasard.