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Journal d'école
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13 janvier 2011

La fatale dérive d'un ministre de l'Education nationale

Le soutien de Chevènement à Zemmour à propos des délinquants noirs et arabes, pour n’être pas à proprement parler une surprise, quand on connaît le passé de l’individu, marque quand même une étape dans la lente mais continue lepénisation des esprits. Qu’un responsable politique, candidat potentiel aux plus hautes fonctions, soit assez irresponsable pour reprendre à son compte les pires délires d’un animateur télé connu pour ses convictions racistes pleinement assumées et affichées – y compris sur le service public de télévision qui aura peut-être un jour des comptes à rendre là-dessus – est à l’image d’une démocratie aux valeurs brouillées, gangrenée par sa peur de l’étranger. Affirmer que la moitié des délinquants seraient des Noirs ou des Arabes est un grossier mensonge démonté depuis longtemps par des travaux comme ceux de Laurent Mucchielli qui montrent que les chiffres fournis sur le sujet reflètent davantage l’activité de la police que la réalité de la délinquance. En affirmant que « plus de 50% des infractions constatées sont imputables à des jeunes dont le patronyme est de consonance africaine ou maghrébine», Chevènement ne fait que légitimer les contrôles au faciès qui gonflent les statistiques policières.

Chevènement est-il de gauche ? Ou plutôt, qu’est-ce donc qu’une gauche qui accepte en son sein un individu qui se singularise depuis toujours par son nationalisme, son europhobie, une animosité jamais démentie pour la jeunesse ? Dès les années 90, sa dénonciation  des « sauvageons », le fait classer comme un lointain précurseur de Sarkozy. De son passage au ministère de l’Education nationale il y a un quart de siècle, l’école d’aujourd’hui garde encore les stigmates, notamment le collège, qu’il avait entrepris de figer dans un fonctionnement hérité du passé et déjà obsolète. Son aversion pour les pédagogues et la pédagogie, qui lui fait encenser la politique de Darcos (Journal d’école, 24/09/2008), au nom d’une prétendue défense de la république, continue à faire des émules – et des dégâts- jusqu’à nos jours. Elle offre pourtant un visage bien inquiétant, cette république dont Chevènement se fait le chantre. Avec sa dernière sortie sur les délinquants noirs et arabes, Chevènement confirme qu’il est bien le chaînon manquant entre la république et l’extrême-droite.


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Commentaires
T
Chevènement ? C'est qui ça ? Encore un abruti ?
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