Malaise en collège

Une récente enquête publiée par l’Institut de prévention et d’éducation pour la santé vient confirmer ce que l’on sait déjà : les 11-15 ans sont de plus en plus nombreux à souffrir de leur collège. Plusieurs facteurs expliquent ce rejet : l’ennui, secrété par des journées de travail beaucoup trop longues, la pression familiale, les sanctions toujours plus lourdes, l’autoritarisme des enseignants, le poids des notes. Toutes les études parues depuis plusieurs mois confirment cet état de fait et il est affligeant de voir comment une partie de l’opinion publique, trompée par des médias caricaturaux et manipulateurs continuent de réclamer le renforcement de la discipline, des notes, des bonnes-vieilles-méthodes, alors que le système scolaire français est un des plus autoritaires, brutaux et conservateurs qui soient au monde. L’opportunisme et la démagogie des responsables politiques font le reste : la loi Fillon, balayant avec mépris les évidences, les exigences,  telles qu’elles ressortaient notamment du débat sur l’avenir de l’école, marque un retour en arrière de plusieurs décennies. Les punitions collectives remplaçant toute réflexion sur la discipline, le redoublement comme solution miracle à l’échec scolaire, l’apprentissage de la citoyenneté réduite à la Marseillaise, autant de mesures qui s’adressent aux électeurs mais dont on sait très bien qu’elles ne font qu’alourdir l’ambiance des établissements, aggraver les problèmes. Une éducation ne se fait pas contre ceux à qui elle s’adresse. Fillon, lui, s’en fiche bien : il n’est plus là pour assumer la responsabilité des dégâts.