Pithiviers

Le préfet du Loiret vient donc d’instaurer le couvre-feu à Pithiviers. Il faut dire qu’à Pithiviers, les mesures d’enfermement, d’exclusion, la surveillance policière ciblée, c’est une vieille tradition : déjà, au début des années 40, les autorités françaises avaient établi en plein cœur de cette charmante cité une sorte de périmètre délimité – bon, appelons ça un camp si vous voulez – pour permettre aux gendarmes français de surveiller plus aisément une population soigneusement sélectionnée, à vrai dire un peu marginale, avec des tas de gamins incontrôlables courant dans tous les sens ; bon appelons ça des enfants juifs si vous voulez. Après quoi, nos valeureuses forces de l’ordre éloignaient ces gamins de la ville pour permettre aux braves gens de Pithiviers de vivre tranquillement entre eux, entre Français de souche. Bon, comprenez qu’on les jetait dans des wagons à bestiaux, direction Auschwitz.

Alors ce couvre-feu sur Pithiviers, c’est sans doute un moyen comme un autre de commémorer le 60^e anniversaire de la libération des camps. Quelle superbe idée ! Merci Monsieur le Préfet du Loiret, merci la république, merci la France.