A force de faire peur
30% pour Sarkozy, 11% pour Le Pen. C’est donc bien chez Le Pen que Sarkozy est allé chercher ses électeurs. Cela, on le sait depuis 5 ans, depuis qu’un ministre-flic s’est mis en tête de reprendre à son compte les pires obsessions de l’extrême-droite. Face à cela, le principal parti dit « d’opposition », s’est, avec une belle constance, montré bien timoré, voire complaisant, ne trouvant pas grand chose à redire à une politique de brutalisation de la société – stigmatisation, coups de matraque, lois d’exception - menée par le parti au pouvoir. Les jeunes, les immigrés, notamment, en ont bavé ; ils vont en baver encore davantage. Et lorsque Sarkozy, avec des accents dignes de Vichy, s’est lancé dans l’apologie de l’identité nationale, son « adversaire », du moins, celle qui se présentait comme telle, n’a trouvé d’autre réponse que renchérir sur Jeanne d’Arc et les symboles nationaux. Le drapeau tricolore à chaque fenêtre, rêvait-elle ; ce sera Sarkozy tous les soirs à la maison et pendant cinq ans. Le cauchemar. La « démocratie » à la mode 5e république n’est qu’une duperie, une supercherie, un sinistre jeu où il s’agit d’abord de flatter les instincts les plus bas de l’électeur ; faire peur.
Aujourd’hui, moi, je n’ai pas voté. Et d’ailleurs, je ne suis pas inscrit sur les listes électorales. Sans regrets. Mon engagement dans la société, c’est pour demain matin, au collège, comme tous les lundis avec mes élèves. Mais pour combien de temps encore ?