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Journal d'école
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5 janvier 2008

Les CRS au bistrot : Guignol mais pas seulement

Cela se passe avant-hier à Lyon. Deux camionnettes bourrées de CRS déchargent leur cargaison devant un café pour y arrêter de dangereux terroristes : des clients en train de fumer. Notons au passage que sur la quarantaine de fumeurs, ils n’en verbalisent qu’un seul, dont le prénom constitue un délit à soi tout seul :  Hakim. Mais ce n’est sûrement qu’un hasard, on ne saurait suspecter nos braves policiers de racisme ; et d’ailleurs, ils ne l’ont pas reconduit à la frontière, faisant ainsi baisser d’un point la note trimestrielle de Hortefeux. Dans la ville de Guignol, les autorités ont l’habitude de faire très fort en matière de police mais cette disproportion grotesque entre la fin avouée et les moyens vient nous rappeler que nous sommes en train de tomber, beaucoup plus vite que prévu, dans une société de surveillance. Après les multiples lois carcérales de ces derniers mois, la généralisation des caméras à tous les coins de rue, la multiplication des fichiers, le flicage programmé d’internet, cette pantalonnade lyonnaise montre bien qu’il ne s’agit pas, pour le pouvoir, d’assurer la sécurité de la population mais de contrôler les citoyens. D’une certaine façon – et même si le rapprochement est un peu hâtif – la massivité et la brutalité des moyens mis en œuvre contre un café de Lyon, rappellent un peu les procédés employés contre les sans-papiers avec des dizaines de milliers de fonctionnaires, dans les préfectures, la police, la gendarmerie, les douanes, l’ANPE, l’inspection du travail, etc, mobilisés pour expulser quelques pauvres gens. Depuis plusieurs années, la police s’est vu (s’est laissé ou s’est fait) attribuer des prérogatives qui ne sont pas les siennes, comme par exemple, dans les établissements scolaires (avec ces fameux policiers « référents » qui font saliver les ministres successifs de l’EN). Par glissement, ce quadrillage est en train de s’étendre à toute la vie en société. N’est-ce pas ce qu’on peut alors appeler une société policière ?

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Commentaires
T
Lubin projette ses fantasmes : si les jeunes étaient en culotte courte, c'était pour que les maitres s'excitent en voyant leur genoux ? et alors les minettes en jogging et string qui dépassent, c'est pour faire des choses oléolé sur les terrains de sport ??<br /> <br /> Lubin, votre connerie devient intersidérale !
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L
Je ne sais pas trop ce qu'est le "pédagogisme", je ne connais pour ma part que des profs qui cherchent à faire progresser les élèves, parfois ça marche, d'autres fois non.<br /> Savoir si, "dans le passé...", les enfants des villes et des villages étaient plus libres que ceux d'aujourd'hui est un autre débat ; ils ne l'étaient sûrement pas dans les écoles, soumis au bon vouloir et à la brutalité des maîtres. C'est d'ailleurs pour cela qu'ils étaient en culottes courtes...
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R
J'aimerais aussi faire remarquer que le pédagogisme est une forme de surveillance constante et de contrôle social des élèves.<br /> <br /> Il y a toujours le prof sur leur dos pour vérifier qu'ils sont bien "en activité". Chez certains enseignants de tempérament autritaires, cette pédagogie s'avère réellement totalitaire. Ils sont toujours à harceler l'élève pour qu'il soit "actif". Au bout de la journée, je me demande dans quel état il sort !<br /> <br /> Les jeunes n'ont, d'une manière générale, plus de temps libre pour eux, pour jouer, pour rêver : leur semaine est minutée par l'école et les activités extra-scolaires. Ce sont souvent des emplois du temps infernaux organisés par les parents !<br /> <br /> Dans le passé, les villages et les places étaient pleines d'enfants et d'ados qui jouaient sans aucune surveillance, habillés de culottes courtes même en hiver (pas très aux normes de Bruxelles). Quel parent, quel prof accepterait cette idée aujourd'hui sans vous regarder comme un fou ? C'est aussi cela l'époque de l'école de grand-papa dont toute "nostalgie" est suspecte et réactionnaire.
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T
Ca c'est envoyé, Cher M. Dumouch ! Tous mes voeux pour 2008 au passage. <br /> <br /> Au passage, je ne suis pas fumeur, mais mes proches me regardent comme un grand malade à interner quand je dis mon désaccord avec l'hygiénisme en vogue !<br /> <br /> Toujours au passage, je conseille à tous la lecture de cette perle du regretté Ph. Muray :<br /> <br /> Les fumeurs, devenant une minorité, veulent être reconnus et défendus comme telle, et de faire ch… le monde, comme toutes les minorités ! <br /> Dans le texte ci-dessous, Muray reprend les arguments-types et le vocabulaire sociologisant-fumeux des « minorités agissantes qui se posent toujours en victimes et qui veulent être respectées dans leur identité », et applique ces arguments aux fumeurs… Ca décoiffe !<br /> <br /> http://www.causeur.fr/la-volute-finale
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L
A Rodolphe Dumouch<br /> <br /> Pour ce qui est de la "régulation des comportements individuels", cela fait longtemps que l'on en parle sur "Journal d'école" ; c'était même, par exemple, l'objet de quelques-uns de mes premiers messages en mai 2005 :<br /> http://journaldecole.canalblog.com/archives/2005/05/14/index.html<br /> Mais peut-être, Rodolphe, n'étiez vous pas encore né à cette époque...<br /> <br /> Quant à la prohibition de l'alcool, vous me prêtez des idées dont vous auriez là encore du mal à trouver trace sur ce blog. Simplement, j'ai du mal à accepter l'hypocrisie d'une Bachelot carburant au vin d'Anjou et dans le même temps, faisant le tour des cabarets pour vérifier si l'on n'y fume pas. Bien sûr, toujours sous l'oeil des caméras.
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