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Journal d'école
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15 juin 2021

SNU 2021 : une mise en scène obscène

Capture 15062021Dans quelques jours débute la période dite « de cohésion » du SNU 2021 (21/06 – 02/07). Ce sera surtout, comme en 2019, à travers une débauche d’images véhiculées par des médias béats d’admiration, l’occasion de mettre en scène une jeunesse en uniforme, au garde-à-vous devant le drapeau, une jeunesse militarisée et patriote, telle que la fantasment non seulement le gouvernement mais aussi une large partie de l’opinion publique qui n’a toujours pas accepté la disparition du service militaire. 15 jours d’encasernement et d’infantilisation pour apprendre à faire société : un projet totalitaire dans son principe, surréaliste dans son organisation, ruineux pour les dépenses publiques (à terme, 2 à 3 milliards d’euros prélevés chaque année sur le budget de l’Education nationale).

Dans ses grandes lignes, le dispositif du SNU est connu depuis février 2018. Même si, prudemment, ses promoteurs ont fait le choix d’une expérimentation limitée à quelques volontaires, ils n’ont jamais fait mystère que l’objectif était la généralisation à l’ensemble des jeunes. Sous peine de lourdes sanctions pour les réfractaires. En dépit de quoi, le SNU n’a jusqu’à présent guère rencontré d’opposition, en particulier chez les premiers concernés : du côté des enseignants, quelques rares condamnations dans les rangs syndicaux, une grande indifférence pour beaucoup, pire même une complicité éhontée chez ceux qui y participent, contre rémunération, en tant qu’encadrants (de 48 à 78 euros par jour en sus du traitement).  Que plusieurs lycées soient réquisitionnés pour l’encasernement des élèves ne suscite non plus guère de trouble. Quant aux jeunes, peut-être n’ont-ils pas pris la mesure de ce qui les attend, ou bien ne s’estiment-ils pas concernés … alors que leurs petits frères, leurs petites sœurs, le seront dans les années qui viennent si rien ne bouge.

Bref, les enseignants sont des Français comme les autres, avec la même complaisance pour tout ce qui touche à la chose militaire.

Pour l’occasion, je fais remonter un certain nombre de notes publiées depuis cette date. Elles me semblent plus que jamais d’actualité.

 

SNU : des lycées-casernes pour la servitude nationale universelle

Aujourd’hui, lancement officiel du SNU (service national universel) : une période d’encasernement obligatoire, à forte dimension militaire, imposée à tous les jeunes de 15 ans (on a même vu, aujourd’hui des élèves de 3e incorporés !). Du côté des enseignants, des syndicats, des mouvements éducatifs, des associations de parents, c’est un silence assourdissant qui accompagne la mise en place d’un projet, ubuesque dans ses modalités, totalitaire dans son principe. Silence et/ou approbation, certains mouvements dits d’éducation populaire ayant fait le choix de participer à la mise en œuvre d’un dispositif dont on ne connaît d’équivalent dans aucune démocratie au monde. Un choix qui disqualifie leurs éternelles leçons de morale, de civisme, de citoyenneté dont elles font traditionnellement grand usage : l’engagement par l’internement, le civisme par l’uniforme, la citoyenneté par le culte ahurissant des symboles nationaux (…) Lire la suite.

 

Le SNU contre les droits de l’enfant

A sa façon, la France célèbre les 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), adoptée par l’ONU le 20 novembre 1989 : en instituant, avec le SNU (service national universel) une période d’encasernement obligatoire pour tous les jeunes de 15-16 ans, elle s’essuie les pieds sur une déclaration pourtant juridiquement contraignante, qu’elle a ratifiée et qu’elle s’est engagée à respecter. Mais quand la chose militaire est en cause, que valent les engagements officiels de la France ? (…) Lire la suite.

 

SNU : un rapport officiel très critique

En novembre dernier, une rapide note de synthèse de l’INJEP (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire) sur les « premiers enseignements de la phase de préfiguration » du SNU avait été grossièrement détournée et récupérée par les initiateurs du SNU (Attal au premier rang) qui avaient voulu y voir la marque d’un franc succès du dispositif auprès des jeunes. Omettant au passage de préciser que cette préfiguration (en juin 2019) ne concernait que des volontaires. Las, aujourd’hui, la publication par l’INJEP des résultats d’une étude détaillée, une évaluation « qualitative » menée sur le terrain pendant cette même phase de préfiguration, vient doucher les enthousiasmes et remettre en question un certain nombre d’éléments qui, à la réflexion, n’apparaissent plus ni comme des faits acquis ni comme des évidences (…) Lire la suite.

 

SNU et parcours citoyen : vers une militarisation de l’école

Ambition armées-jeunesse : relayé sans état d’âme par l’Education nationale, qui, en la matière, n’a pas besoin de forcer sa nature, ce récent document, sorti de la direction du service national et de la jeunesse (25/03/2021), fixe les grandes orientations censées impliquer les jeunes dans la Défense nationale. Les différents dispositifs existant depuis de nombreuses années voient leur rôle précisé et accru dans la perspective d’une généralisation du SNU, avec pour but le renforcement des liens entre l’Armée et l’Ecole. Le problème étant que, dans cette relation contre nature, c’est l’Armée qui impose ses principes et ses valeurs à l’Ecole (…) Lire la suite.

 

 

 

 

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Commentaires
B
« L’engagement, le sens du service, la cohésion » dans le SNU ? L’engagement, par définition, demande un choix personnel, ce qui n’est pas le cas du SNU destiné à devenir obligatoire : les promoteurs du SNU oublient d’ailleurs de signaler que de sévères sanctions sont prévues à l’encontre des réfractaires (interdiction de s’inscrire au bac, de passer des examens, le permis de conduire etc). Un engagement obligatoire, moi, j’appelle ça une brimade. Le sens du service ? Mais de quel service s’agit-il ? Inexistant pendant le séjour « de cohésion » comme dans le cadre de la mission dite d’intérêt général qui se révèle comme une escroquerie de plus : outre que, en 2019, la plupart des volontaires du SNU n’ont participé à aucune mission, on ne voit pas à quoi pourrait se ramener une mission de 12 jours ou de 86 heures… <br /> <br /> <br /> <br /> Les jeunes volontaires du SNU 2019 et 2021 sont certes infiniment respectables mais ils ne sont en rien représentatifs de la diversité de la jeunesse : 16 000 volontaires pour le séjour de 2021 sur un total de 2 400 000 jeunes concernés (les tranches d’âge de 15 à 17 ans). L’enquête réalisée par l’INJEP en 2019 montre que ces jeunes ont un profil très spécifique : outre qu’1/3 d’entre eux sont issus d’une famille de militaires, l’énorme majorité d’entre eux sont motivés par les métiers de la défense, ce qui, vous en conviendrez, n’est sans doute pas un cas général.<br /> <br /> <br /> <br /> Enfin, les commentaires de ce blog ne sont jamais censurés : il se trouve simplement que le blog ayant été il n’y a pas longtemps la cible d’une attaque massive de spams, j’ai dû faire le choix de la modération. Les commentaires étant rarissimes, je ne viens pas y voir tous les jours.
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A
Allez, le séjour de cohésion du SNU se termine aujourd'hui, vous allez pouvoir supprimer votre article ! et ses commentaires... :-)
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A
Alors, il va bien cet article ?<br /> <br /> Il est bien lu ? <br /> <br /> Dommage qu'il y ait peu de commentaires... <br /> <br /> En tous cas, tous se passe très bien là-bas, à snuville ! <br /> <br /> Il n'y rien à craindre, ne vous inquiétez pas, il y a même beaucoup à gagner...
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A
Alors, il va bien cet article ?<br /> <br /> Il est bien lu ? <br /> <br /> Dommage qu'il y ait peu de commentaires... <br /> <br /> En tous cas, tous se passe très bien là-bas, à snuville ! <br /> <br /> Il n'y rien à craindre, ne vous inquiétez pas, il y a même beaucoup à gagner...
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A
ben ?! toujours pas de commentaires ? signe d'un point de vue bien minoritaire alors ...
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