Quand Ouest France ne sait plus ni lire, ni écrire, ni penser
Ouest France, premier quotidien régional de France fait une rentrée scolaire consternante : la prose éculée des Brighelli et Le Bris se trouve muée en vérité absolue sous la plume d’un plumitif besogneux considéré pourtant comme un spécialiste de l’éducation ! Preuve, une nouvelle fois, de l’ignorance absolue ou de la mauvaise foi des médias dès qu’on touche à l’éducation. J’ai fait parvenir le message ci-dessous à la direction de la rédaction. Si d’autres le font, ce sera déjà ça.
"Nos enfants ne savent plus ni lire, ni compter, ni penser (...). Il est déconcertant, en effet, de constater que nos chers bambins ânonnent la lecture, maltraitent l'orthographe, se noient en calcul". Voilà comment un quotidien qui a la monopole de l'information dans toute une région évoque la réalité scolaire un jour de rentrée : mensonges et affabulations. On sait où M. Le Solleuz est allé chercher ses sources d'inspiration : dans les poubelles d'un groupuscule intégriste et ultra-conservateur, "Sauvez les lettres", dont il reprend mot pour mot la dialectique. L'ennui c'est que pas davantage M. Le Solleuz que les adeptes de "Sauvez les lettres" ne sont en mesure d'apporter la moindre preuve de ce qu'ils avancent. Toutes les études un peu sérieuses montrent que l'école apprend très correctement à lire , écrire et compter et qu'une petite minorité arrive en collège avec des difficultés dans ce domaine. Plusieurs études de l'INSEE - mais M. Le Solleuz n'a pas dû les consulter - montrent qu'aujourd'hui les jeunes de 15 à 24 ans lisent mieux que les plus de 55 ans. La réalité scolaire est à mille lieux de la caricature qu'en donnent les nostalgiques et les réactionnaires de tous poils.
Une telle ignorance des problèmes éducatifs de la part de votre quotidien est proprement affligeante, à moins qu'il ne s'agisse d'un choix éditorial et politique - celui qui consiste à mettre en valeur la politique du gouvernement - mais dans ce cas, il faut afficher clairement vos préférences de façon à ce que vos lecteurs se rendent compte de votre malhonnêteté."