A Orléans, un contrôleur de tram déjoue une tentative d'attentat
Ca se passe à Orléans, la ville où l’on vit en sécurité (Libé, 13/09/2006). Arthur, 9 ans, prend le tram avec sa mère. Tickets payés, validés. Mais il ne faut pas se fier aux apparences : en réalité, Arthur est un dangereux délinquant. Il circule sans avoir sur lui la carte de transport scolaire que son père n’a pas eu le temps de lui faire faire. Heureusement, dans cette riante cité, riche de ses caméras de surveillance et de ses policiers municipaux, cantonaux, départementaux, nationaux, il reste encore de bons citoyens pour débusquer la délinquance derrière un visage d’enfant. Le contrôleur, n’écoutant que son sens du devoir, rédige sans hésiter un PV au nom d’Arthur et le fait signer par l’enfant lui-même (infligeant d’ailleurs un sévère démenti à tous ceux qui affirment qu’à l’école, aujourd’hui, les enfants ne savent plus lire ni écire...Bon, refermons la parenthèse, ce n’est pas le débat). Aux USA, on voit les flics rentrer sur les cours de récré menotter un gamin en colère ou tel autre surpris à embrasser sa petite copine. Ils ont d’ailleurs bien raison, nos amis américains, parce que tolérer des choses pareilles dans des écoles, c’est s’exposer un peu plus tard à laisser des avions se crasher sur des tours. Traquer le crime et la délinquance dès le berceau, on y arrive également en France, grâce au projet de loi sur la prévention de la délinquance sorti du cerveau (!) de Sarkozy mais aussi grâce aux programmes politiques des candidats à la présidence dont on sait qu’ils feront pire : avec Royal, Arthur ira se faire redresser par l’armée.
Le plus remarquable reste encore que dans ce pays, des millions de gens se sentent en sécurité parce que dans un tram, à Orléans, un contrôleur a verbalisé un gamin de 9 ans qui n’avait pas sa carte de transports. C’est même là-dessus qu’ils iront voter dans quelques mois.