Devoir de rébellion
Il se passe des choses graves aujourd’hui en France. Ci-dessous, le dernier communiqué d’Education sans frontière.
« La famille Raba a été reconduite au centre de rétention de Lyon St-Exupéry.
Mme Raba a été blessée à la jambe (elle porte un bandage à la cheville) et elle a de nombreux bleus car elle a été frappée par les policiers qui ont également déchirés ses vêtements lors de sa montée dans l'avion spécialement affrété Roissy - "Kosovo". Le fils aîné a montré un bleu, il aurait été frappé et poussé par les policiers. Cela l'a profondemment choqué. Il en serait devenu bègue. La petite de 3 ans est muette (elle qui était si vivante), le deuxième est prostré. Toute la famille Raba a ensuite été transférée de nouveau à Lyon. Mme Raba était examinée par des medecins et toute sa famille était avec elle.
Le récit du calvaire de la famille Raba aux mains des policiers de la PAF :
Les policiers ont menti à la famille Raba en faisant croire qu'ils allaient au tribunal à Paris. Ce qui explique qu'ils étaient calmes à Lyon. Arrivés à Paris, ils ont baillonneés et menotés le mari. Ils ont été emmené vers un petit avion sur lequel était écrit "Kosovo". Ils ont frappé et écartelés la maman, déchirés tous les vetements de Mme Raba, elle a des bleus et des écchymoses partout. Le fils aîné a été poussé et frappé par les policiers. L'aîné en est devenu bègue. La fille est totalement traumatisée, elle ne dit plus rien. Le deuxieme non plus, il est prostré.
Il est édifiant de constater les méthodes et la violence de la Police de l'Air et des Frontières, ainsi que le mépris de la légalité et du droit ».
Pour ce qui est de la légalité et du droit, Sarkozy montre effectivement un mépris insupportable, détournant l’appareil d’état à son profit personnel. Personne ne croit réellement qu’en maltraitant ainsi des familles entières, en brutalisant de tout jeunes enfants, on réussira à résoudre quelque problème que ce soit, à commencer par celui de l’immigration. En chargeant des pauvres gens comme du bétail dans des avions, comme d’autres faisaient autrefois dans des wagons de marchandises, Sarkozy n’a qu’une idée en tête : attirer à lui les électeurs de l’extrême-droite. Vendredi dernier, en campagne électorale à Angers, il s’est fait escorter par des centaines de CRS et de policiers, aux frais du contribuable donc, mettant ainsi les forces de l’ordre à son seul service. Au même moment, en votant la loi dite de « prévention de la délinquance » (mais qui sont les délinquants, sinon les parlementaires qui se livrent à un tel détournement du droit ?), les députés de l’UMP aggravaient les peines pour rébellion contre les forces de l’ordre, les portant à un an d’emprisonnement, créant même un délit d’ « encouragement à rébellion » contre la police, punissable également de prison. Face à cette situation où les forces de l’ordre jouent le rôle d’agents électoraux du candidat Sarkozy, où les principes de la démocratie sont grossièrement bafoués, la rébellion, non seulement est légitime mais c’est même un devoir. Affligeante, l’autre soir sur France 2 – il y est comme chez lui – la complaisance de Brighelli envers Sarkozy, ne trouvant rien de mieux que de lui servir la soupe. Brighelli qu’on nous présente comme un rebelle n’est en fait qu’un triste courtisan, toujours accomodant avec les puissants. C’était tellement difficile, alors qu’on avait devant soi un auditoire de plusieurs millions de téléspectateurs, de dire un mot sur la détresse des sans-papiers, de faire mordre la poussière à Sarkozy ? On a l’indignation sélective quand on s’appelle Brighelli : la méthode globale est un crime impardonnable alors qu’on s’accomode fort bien de voir un pays tomber tout entier sous la coupe de brutes.