Harcèlement : la grande récupération

Et sur quoi donc ont débouché les assises nationales contre le harcèlement ? Sur pas grand-chose sinon, comme c’était prévisible, une nouvelle tribune pour le ministre de l’EN : Chatel maîtrise, gère, anticipe, même s’il ne maîtrise et ne gère rien du tout et qu’il n’anticipe guère que sur le calendrier électoral de son patron. Eric Debarbieux a beau se multiplier pour donner l’impression que les choses avancent, il n’arrivera pas à cacher que, sur ce thème, il s’est fait récupérer par le pouvoir politique et que le sérieux de ses analyses ainsi que sa notoriété de chercheur auront surtout servi à cautionner la communication permanente et arrogante de Chatel. « Avant les Etats généraux – explique Eric Debarbieux - on en était à l'idée qu'on allait mettre de la vidéosurveillance et fouiller les cartables pour lutter contre la violence scolaire. Il ya eu des avancées là dessus. » (Entretien au Café pédagogique, 02/05/2011). Une affirmation bien imprudente, à mettre en rapport, par exemple, avec la vidéosurveillance généralisée imposée aux collèges par l’Inspection académique des Alpes-Maritimes (Journal d’école, 01/05/2011). De quelles « avancées » pourrait-on bien créditer un ministre qui refuse d’envisager la moindre remise en cause sur la formation des profs, question incontournable pour ce qui touche au climat d’établissement et donc aux violences scolaires.

A vrai dire, Chatel n’a jamais été ministre de l’Education nationale : dans un premier temps porte-parole du gouvernement, chargé de l’éducation à ses moments perdus, il est aujourd’hui un rouage important de la cellule électorale de l’Elysée, qui se confond, à dire vrai, avec le gouvernement. Eric Debarbieux a sans doute raison d’affirmer (avec un peu de retard, quand même) : « on est à la veille d’une année très dure sur le plan politique avec la montée du populisme », on a peine à croire qu’il ne se soit pas rendu compte que la politique éducative du gouvernement participait pleinement à cette dérive populiste.

Comme si les studios télés et les bouquins à deux balles ne lui suffisaient pas, Rufo a cru bon apporter son éclairage des choses à ces mêmes assises sur le harcèlement avec de doctes pensées du genre : « la phobie scolaire se nourrit du harcèlement, qui amène à considérer l’école comme hostile lorsqu’aucune main n’a été tendue au bon moment ». Pour apprécier cette sentence à sa juste valeur, on renvoie à l’époque pas si lointaine où Rufo se faisait l’ardent défenseur des châtiments corporels à l’école, qualifiant de « passeur culturel » un prof qui avait brutalement tabassé un élève de 6e, un fait pour lequel il avait d’ailleurs été condamné en justice (Journal d’école, 12/02/2008). Le gamin, démoli par cette « main tendue » avait dû quitter son collège, traumatisé.

Sur le fond, il faut quand même bien avouer un certain agacement devant le déballage médiatique entretenu autour du harcèlement, la prétendue nouveauté du phénomène et surtout la loi du silence qui l’entourerait et l’alimenterait. Jusque-là, c’est entendu, le harcèlement faisait l’objet d’une complaisance tacite de la part des enseignants, des surveillants, des personnels de direction ;  les élèves pouvaient se quereller librement, se battre, s'insulter sur les cours, dans les couloirs, sans avoir à redouter l’intervention des adultes, inconscients ou indifférents au problème. Heureusement, Chatel vint…

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Comments

[Théo]

Mais bon ... !

Quel enjeu et quelles questions ?

Vivrons-nous encore ? Et si oui, combien d'années ?

Nos élèves seront-ils bien informés, bien formés ?

Le nucléaire, c'est sûr ?

Vivra-t-on jusqu'à cent ans au moins ?

Le cancer, c'est quoi, chacun ou presque en vieillissant en souffre à un moment ou un autre ...

L'administration de l'éducation nationale, c'est qui et pourquoi, et pour qui, comment, combien de temps ?

L'âge de la retraite, qu'est-ce que ça veut dire ?

Pourquoi et quand un prof prend-il sa retraite ?

Bien amicalement,

Théo